La crise de 1929 forme le point de départ de la Grande Dépression, aux Etats-Unis et en Europe notamment. En 1936, la Révolution Keynésienne remettra en cause la Théorie Néoclassique qui privilégiait la non-intervention de l'Etat dans l'économie, en raison des marchés qui régulent de manière optimale l'économie.
En 1937, John Hicks publie "Mr Keynes and the Classics", ouvrage dans lequel il effectuera une synthèse des deux théories, néoclassique et keynésienne, au sein d'un modèle appelé Synthèse Néoclassique (ou synthèse keynésienne) qui prend la forme d'un modèle à prix fixe en économie fermée, qui met en relation l'équilibre entre l'épargne et l'investissement (IS) et l'équilibre entre l'offre et la demande de monnaie (LM). Cette synthèse formera une scission chez les keynésiens : d'un côté, les postkeynésiens resteront adeptes de la théorie keynésienne (et qualifieront la synthèse de “bastard keynesianism”, ou “keynésianisme bâtard” dans le sens où les apports majeurs de Keynes étaient retirés) - de l'autre, les néokeynésiens (Hicks, Samuelson, Solow...) soutiendront la réconciliation des deux théories néoclassique et keynésienne.
Comme dans tout modèle, il faut préciser le cadre. Le modèle IS-LM représente l’équilibre sur le marché des biens et services (IS) ainsi que sur le marché de la monnaie (LM). Contrairement aux modèles néoclassique et keynésien, on néglige le marché des titres et le marché du travail. On garde cependant l'hypothèse keynésienne de rigidités salariales. Cette base permet de mettre en place un modèle à prix fixes (du fait des rigidités salariales, l'équilibre se modifie par l'évolution des quantités produites) et dans une économie fermée (pas d'échanges avec l'extérieur) avec un État interventionniste.
Je vais présenter les équations qui permettent d'obtenir les graphiques, mais dans la partie "Politiques Économiques", la simple lecture des graphiques permet de comprendre les résultats sans avoir à calculer.
Nous sommes dans un modèle en économie fermée avec État, il faut donc prendre en compte l'influence de l'État, sous trois formes : les dépenses publiques $G$, les Impôts $T$ et les transferts $F$ (redistribution).
$$ G=G_O \\ T=T_O+t.Y \\ F=F_O $$
Les dépenses publiques et les transferts sont exogènes, et les taxes sont composées d’une partie autonome $(T_O)$ - qui pourrait s’apparenter à la TVA, qui s’applique à chaque personne de la même façon - et d’une partie proportionnelle au revenu $(t.Y)$ - qui ressemble un peu aux taxes sur le revenus.
On a donc le revenu disponible $Y_d$ qui correspond aux revenus après redistribution (on enlève les taxes et on rajoute les transferts)
$$ Y_d = Y-T+F $$
L'ensemble des dépenses (privées et publiques) qui représente la somme de la consommation $C$, de l'investissement $I$ et des dépenses publiques $G$, et s’apparente au calcul du PIB $Y$ du côté des dépenses.
$$ Y=C+I+G $$
On en déduit alors la fonction de consommation keynésienne :
$$ C=c.Y_d+C_O $$
Ce qui nous permet d’obtenir
$$ IS : i=\frac{-1-c+c.t}{e}\times Y + \frac{A_O}{e} $$