Cette page est une traduction du sommaire exécutif de l’article “Reforming the International Monetary System”, de E. Farhi, P-O. Gourinchas et H. Rey
Nos propositions de réforme du système monétaire international (SMI) se concentre sur les provisions de liquidités. Elles aideront à limiter les effets des crises - individuelles et systémiques - et à réduire leur fréquence. Nous faisons cinq recommandations principales :
1- Développer des alternatives aux Bons du Trésor américains (les obligations américaines) comme actif de réserve dominant, ce qui accélèrera l’inévitable transition à un système multipolaire. En particulier, nous recommandons l’émission de Bons européens mutuellement garantis (qui sont garantis par l’ensemble des pays européens, pas par un seul). Une autre chose qui est également nécessaire (à un horizon plus lointain) est l’ouverture du compte de capital chinois, la convertibilité du Yuan, et le développement d’un marché obligataire chinois.
2- Faire des accords temporaires de swaps de devises entre Banques Centrales qui seront mis en place pendant des crises.
3- Renforcer et étendre les facilités du Fonds Monétaire International tels que les Flexible Credit Lines (FCLs), les Precautionary Credit Lines (PCLs) et les Global Stabilization Mechanisms (GSM).Il faut également étendre les mécanismes de financement du FMI déjà existants, notamment les New Arrangements to Borrow (NAB) - et accorder au FMI d’emprunter directement sur les marchés. (Note : les facilités du FMI sont les moyens par lesquels le FMI envoie des aides financières à un pays. Cela peut être des prêts (FCL, PCL, GSM), ou alors le FMI peut acheter des titres financiers (comme des obligations) sur les marchés financiers. Le FMI n’a pas le droit d’acheter sur le marché primaire, il doit passer par le marché secondaire. Les auteurs ici conseillent d’autoriser le FMI à emprunter directement sur le marché primaire).
4- Etablir un mécanismes de panier de devises avec le FMI qui fournira en liquidités les pays participants et cela permettra à ce que les réserves puissent être recyclés en finançant les investissements productifs. Afin de limiter l’aléa moral, nous proposons de créer un indicateur de surveillance spécifique pour gérer les “risques internationaux de financement”.
Egalement, notre analyse indique que :
-une monnaie d’ancrage internationale n’est ni désirable, ni réaliste (Note : cela doit vous faire penser à la proposition de Keynes, et c’est lié aux DTS) ; et
-transformer les droits de tirage spéciaux (DTS) en une vraie monnaie internationale ne pourra certainement pas résoudre les problèmes fondamentaux du SMI.
Les flux de capitaux dans les pays émergents peuvent être excessifs et très volatiles. Sous certaines circonstances spécifiques et prédéfinies, nous reconnaissons le mérite de l’usage temporaire de contrôles de capitaux (en même temps que des mesures prudentielles et monétaires) afin de garantir la stabilité macroéconomique et financière de ces pays.
Sous certaines circonstances limitées, les flux de capitaux peuvent générer des externalités négatives dans le reste du monde; ils doivent donc être sujets à une gestion mutuelle. Dans ce but, la dernière recommandation est:
**5-**Etendre le mandat du FMI aux comptes financiers, et renforcer la coopération internationale en termes de régulation financière.
Ce n’est ici qu’un résumé. Si vous voulez comprendre le détail d’un point précis dans les recommandations, je vous invite à lire l’article (en anglais).